• chapitre 1

    Je suis de ceux d'ont le monde lui même se passerait volontiers, je suis le "gourmet", Shu Tsukiyama.

     

    Cette histoire est arrivée quelques années avant sa rencontre avec Lize et Ken, en un temps où il jouait son rôle d'humain chaque jour, inlassablement, en un temps où il avait encore l'illusion que son monde était en paix.

    Tokyo; les goules y sévissaient déjà.

    C'était une belle nuit, la lune dardait ses froids rayons sur les rues désertes, figeant chaque ombre avec délicatesse, les irisant d'argent.

    Son morceau de viande préféré, à l'époque, était la jambe.

    Cet homme avait pour habitude d'aller courir chaque soir, après son travail, il était plutôt rapide et prenait souvent part au marathon de Tokyo. Mais, maintenant, l'homme n'avait plus de jambe, il ne courra plus jamais. Il avait pourtant essayé de semer l'inconnu qui l'avait pris en chasse, il avait essayé de toute ses forces ! Mais pour une goule comme Tsukiyama, le rattraper avait été aussi facile que s'il avait été un enfant.

    "- Vos jambes, je les voyait pendant vos courses se lever avec agilité... sans trace de graisse indésirable. Je vous suis reconnaissant d'avoir si bien entretenu votre corps... et c'est pour cette raison que je vais vous dévorer !"

    Au milieu d'un parc désert, l'homme aux deux jambes tranchées gisait dans une mer de son propre sang. Il avait perdu connaissance suite au choc causé par la perte de ses deux membres et était sans doute déjà mort.      Tsukiyama  s'accroupis devant le cadavre, il avait faim, la chasse lui avait ouvert l'appétit. Il ramassa une des jambes.

    "-Ne vous inquiétez pas, déclara-t-il, vous êtes le plat principale de ce dîner bien sûr (en français dans le texte). Bon, je vais manger votre chaire avant qu'elle ne se gâte." Une expression d'extase déforma ses traits quand il lécha le sang de l'homme.

    Tsukiyama n'était clairement plus un enfant mais son attitude était restée trop enfantine pour qu'il puisse réellement considéré comme un adulte. Ses yeux, qui avaient virés au rouge-sang, lui conféraient à la fois un air monstrueux et un charme étrange.

    Shu Tsukiyama avait 16 ans. Le jour il était un lycéen à peut près normale mais la nuit, il renouait avec sa véritable nature, sa nature de goule.

    "-Deviens ma nourriture et permet moi de continuer à chercher mon idéale !"

    Tsukiyama ouvrait la bouche pour mordre la jambe de l'homme quand...

    "-... ?!"

    Une lumière éblouissante venait d'éclairer la scène de crime. Un flash semblable à celui de la foudre accompagné du cliquetis d'un obturateur.

    Continuant à mâcher la viande qu'il venait arracher à sa proie, Tsukiyama se retourna lentement.

    Cependant, avant même qu'il n'ait compris se qui venait des se passer, il entendit une exclamation:

    "- Alriiiiight, je l'ai eu !!"

    La personne qui venait de parler tenait un appareil photo reflex numérique dans la main droite et levait le poing de la gauche vers le ciel étoilé, en signe de victoire.

    Reprenant ses esprits, il se tourna vers la jeune fille et déglutit. Il grimaça: trop tôt ! Il n'avait pas assez mâché la viande. Restant immobile, il eut un tremblement de colère:

    "-Comment osez-vous m'interrompre..."

    Il avit avalé sans prendre le temps de gouter pleinement son repas. Sans lui prêter attention, la jeune fille sautait de joie, heureuse de sa prise.

    "-... Vous avez dérangé ma "première bouchée" !!"

    Tsukiyama jeta la jambe de sa proie par terre et fit un pas en direction de l'intruse. Il était tellement énervé qu'à l'endroit où il avait posé le pied, le sol s'était enfoncé, laissant un trou.

    la goule courru en ligne droite vers la jeune fille et sortit son kagune: il allait la décapiter ! D'ici quelques secondes, il y aurait deux cadavres dans le parc, enfin... normalement.

     "-Whoa !!"

    La fille s'abrita derrière un arbre. La coup de Tsukiyama transperça le tronc et le fendit en deux juste au dessus de la tête de l'intruse.

    "-Wooooooooow !!", s'extasia-t-elle encore

    Il était perplexe: est ce qu'elle rendait seulement compte de la situation dans laquelle elle s'était fourrée ?

    Sans perdre une seconde elle s'enfuie à toute vitesse, balançant le sac qu'elle avait sur l'épaule de droite à gauche. Comment avait elle fait pour esquiver son  attaque Elle était peut être une goule, ou un inspecteur du CCG ?

    Non, elle n'avait pas l'odeur d'une goule et n'avait pas fait usage de cette arme que les colombes nomment le "quinque". Elle avait une odeur tout à fait normale, une odeur que l'on retrouvait à peut près n'importe où.

    Elle semblait bien connaître le quartier car elle se précipita aussitôt en direction du centre ville. Elle était bien plus rapide que l'homme que le gourmet venait de tuer. Elle couru dans une ruelle étroite, et sautant une barrière, coupa par le jardin d'un autre humain. Elle en sortit, alla à droite, à gauche, revint sans prévenir sur ses pas.

    Tsukiyama pris appuie sur un tas de caisse entreposées dans la rue, bondie sur le haut d'un lampadaire puis sur le toit d'une maison voisine sans parvenir à rattraper sa proie.

    "-Vous... ! Vous êtes rapide petite souris !!"

    Tard dans la nuit, quand toute la ville dormait, il était facile à une goule comme Tsukiyama de suivre la course effrénée d'un humain sans même le voir, juste en se fiant à son ouïe et à son odorat. La "petite souris" ne ferait pas exception.

    Après un moment de course, la petite fille entra dans une rue qui se terminait par un cul-de-sac. La goule souris. Bien. Le jeu se terminerai donc ici.

    Il sauta quelque toit et atterrit avec légèreté à quelque mètre de la fille . Elle était assise par terre et tremblait... peut être avait-elle peur ?

    Une fois de plus, Tsukiyama observa la jeune fille. Elle était de petite taille et avait les cheveux noirs et courts. Avec son visage rond et sa petite taille, elle ressemblait à un hamster. Mis à part ça, elle était parfaitement normale, si normale qu'il en venait à frissonner; comment est ce qu'un humain pouvait être aussi peut digne d'intérêt ?

    Enfin... déranger le repas de Shu Tsukiyama en plein repas était un crime grave et tout en se demandant comment est ce qu'il pourrait bien évacuer sa colère, il se dirigea vers elle.

    Soudai, elle se retourna avec un grand:

    "-Ta-dah !"

    Perplexe, Tsukiyama s'immobilisa. Alors, elle n'avait vraiment aucune conscience du danger qu'elle encourait ? Il était totalement incapable de deviner se qui lui passait par la tête... elle semblait presque heureuse d'être dans cette situation ! Incompréhensible...

    Elle tenait un ordinateur portable dans les bras, avec un grand sourire elle lui révéla ce qui s'affichait sur l'écran.

    image

    "-Attendez, c'est... c'est moi !?"

    La photo affichée le montrait accroupit devant le cadavre de l'homme qu'il avait tué ce soir, près à le dévorer, les yeux écarlates. Prenant une profonde inspiration, elle se leva et le fixa avec un grand sourire.

    "-Vous êtes Shu Tsukiyama, n'est ce pas ?"

    Deuxième choque de la soirée: comment est ce que cette petite souris pouvait elle connaître son nom ? Décidément, elle était peut être plus dangereuse qu'il ne l'avait cru. Elle sortis quelque chose de son sac.

    "-Tenez, regardez ça !"

    Elle lui montra sa carte d'étudiant, c'était celle du Senior High School, l'université Seinen Gakui; elle allait au même lycée que lui ! A côté de sa photo était écris son nom.

    N'en connaissant pas la prononciation exacte, Tsukiyama murmura:

    "-Chie... Hori ?"

    Elle rangea sa carte et dit d'un air insouciant:

    "-Oui, vous pouvez m'appeler comme ça. Je suis fatiguée d'avoir autant couru. Vous pouvez me payer quelque chose de sucré ?"

    -

    Shu Tsukiyama était assis à la tale d'un café qui ouvrait jusque tard dans la nuit. En face de lui, Chie Hori engloutissait un parfait à une vitesse affolante, comme si elle n'avait pas mangé depuis quinze jours.

    "-Tu ne pourrais pas manger de manière plus distinguée, sale petit rongeur ?"

    Se désintéressant de son assiette, elle rétorqua:

    "-Je ne suis pas une grande dame de toute façon."

    Certes, tant du point de vue de son apparence que de celui de ses manières, elle était bien loin d'être une lady . Cette fille fréquentait le même lycée que lui et semblait même être dans sa classe. Chie Hori termina son parfait et commença à parler:

    "-Vous savez, dés que je vous ai vu, j'ai eut l'intuition de tenir un scoop, Tsukiyama-kun."

    Un scoop. Donc elle allait sans doute vendre cette information, à moins qu'elle ne s'en serve pour essayer de le menacer. Mais la jeune fille n'ajouta rien et se contenta de murmurer d'un ton rêveur:

    "-Je me suis cachée dans le parc, j'ai attendu votre arrivée pendant des heures et... bingo ! Je suis entièrement satisfaite du résultat !"

    A l'entendre parler de la photo ainsi, Tsukiyama se demanda si elle avait pour intention de jouer au chat et à la souris avec lui. Reposant sa tasse de café, il lui demanda:

    "-Quel est votre but, petite souris ?"

    A cette question, Chie pencha la tête sur le côté d'un air interrogateur:

    "-Mon but ? Je l'ai déjà  réalisé !

    -Pardon ?

    -Regardez !, dit-elle en secouant son appareil photo. Je vous suivait parce que je voulais prendre une photo incroyable. Mais là... le résultat a clairement dépassé toute mes espérances ! Donc... on peut dire que j'ai atteins mon but.

    -Mais... que comptez-vous en faire ?

    Vous voulez que je la mette en ligne ? Si c'est ce que vous souhaitez, je peut le faire à tout instant !, déclara Chie en sortant son ordinateur de son sac.

    -Non, non ! Calmato petite amie (en français dans le texte) !", répondit Tsukiyama avec son habituel mélange de mots japonais et étrangés.

    Même si elle se plaint d'un:

    "-Hein ?", elle obéit docilement et rangea l'ordinateur.

    Etrange... elle savait qui était Tsukiyama et pourtant, elle ne semblait pas se sentir menacée. Elle discutait calmement avec un type qu'elle avait vu, il y a une heure à peine, dévorer le cadavre d'un homme. En outre, il semblait qu'un simple humain, devant une scène aussi horrible, ait pour premier réflexe de sortir un appareil photo... Peut être était-elle juste une fille anormalement passionnée par la photographie, capable de capturer un instant cruciale sans faire attention à elle. Oui, c'était la réponse la plus convaincante.

    Changeant de sujet, il demanda:

    "-Risquer sa vie pour prendre une photo... ça doit être important pour vous."

    La pluparts des humains (et des goules d'ailleurs) ont tendance à baisser leurs gardes quand ils parlent de leurs passions. Allait-elle tomber dans ce piège ? Pourtant, comme si elle se lassait de la conversation, elle répondit:

    "-Non... je ne pense pas à ce genre de chose, c'est trop compliqué, et... je ne veux pas mourir non plus.

    -Je ne comprends pas... pourquoi l'avez vous fait alors ?

    -Hm ?"

    La jeune fille ne répondait pas. Tsukiyama était poli, il attendrait sa réponse qu'il savait d'avance banal et stéréotypée, et s'en servirait pour dévoiler sa véritable nature. Alors, il pourra la tuer, mais pas avant.

    Cependant, la réponse fut loin de répondre à ses attentes:

    "-Aaaaaaah ... je commence à être fatiguée !"

    Chi Horie laissa échapper un bâillement, se leva, et dit:

    "-Ne vous inquiétez pas, je ne montrerai la photo à personne, je tiens trop à la vie. Merci pour le parfait, à bientôt !'

    Elle mit son sac à dos et partit.

    "-Petite souris, attendez !"

    Sans l'écouter, elle quitta le café, lui laissant la note.

    "Santo cielo (mon dieu) !!, soupira-t-il pourquoi m'infliger une épreuve pareille !"

    Désormais seul, Tsukiyama commanda un autre café et se perdit dans ses pensés.

    Tuer la jeune fille sera la solution la plus sûre à ses problèmes mais... était-ce bien sage d' "effacer" une personne d'ont il ne comprenait pas encore le mode de pensé ?

    Cela pouvait aussi être un piège... s'il la tuait, il pourrait avoir des ennuis.

    Dans un recoin de sa mémoire, il entendit un voix lui dire:

    "-Tsukiyama-kun, vous devriez être un peut plus prudent."

    C'était la voix de M. Yoshimura, le patron de l' "Antique", un café du 20e tenu par des goules. Le vieil homme lui avait donné ce conseil la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Sur le moment, Tsukiyama avait répondu que tout était sous contrôle et qu'il n'avait pas besoin de s'inquiéter, mais maintenant ?

    Monsieur Yoshimura, parliez-vous de la petite souris ?

    Ce genre de chose insignifiante ne devrait pas être pris en compte, n'est ce pas ?

    Avec un sourire, Tsukiyama  fit tomber sa tasse de café en la poussant du doigt.


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